Tai : exprime l’ultime, l’extrême, le suprême.
Ji : exprime la limite, le faîte.
Quan : exprime le poing, le combat, l’action.
Traditionnellement on distingue deux courants de l’art martial en Chine :
On attribue à Zhang Sanfeng la fondation du Tai Chi Chuan.
La légende la plus connue à ce sujet dit qu’un jour Zhang San Feng (que l'on situe au alentour du XIIème siècle), retiré dans la solitude de sa cabane et récitant les Classiques, fut interrompu soudain par un cri étrange...
A pas feutrés, il se dirigea alors vers la fenêtre, il se pencha et vit un oiseau. Immobile, celui-ci scrutait un serpent lové au pied de l'arbre où il avait bâti son nid.
L'oiseau tout à coup, poussa un cri et vola vers le serpent, gonflant ses plumes, battant des ailes, cherchant à le piquer avec son bec. Le serpent se dérobait toujours à ses attaques, esquivait, ondulait, ses glissements sinueux, fluides, en spirale le rendaient insaisissable.
Zhang San Feng décida de se rapprocher pour les observer, mais lorsqu'il atteignit le pas de la porte,
l'oiseau et le serpent avaient disparu... Avait-il rêvé?
C'est ainsi, dit-on, que Zhang San Feng posa les principes fondateurs de ce qui deviendra le Tai Chi Chuan :
Le serpent gagna. Zhang Sanfeng comprit alors que la souplesse et l’attention gagne sur la raideur et la dispersion.
Pour distinguer le courant exotérique et le courant ésotérique, on caractérise le premier par une pratique où prédominent le travail musculaire et l’efficacité du geste alors que le second insiste plus sur la souplesse, le travail du souffle intérieur et la continuité du mouvement.
Le nom de cet art martial, loin d'être un simple jeu de l'esprit, une tentation poétique ou philosophique, ce nom renvoie à un concept qui doit être incarné de façon très concrète par le pratiquant.
Ce concept renvoie bien sûr à la complémentarité et l'alternance au sein du Couple yin-yang (阴阳). Celles-ci doivent véritablement habiter chaque mouvement du pratiquant. Son art se résume souvent aux deux paires suivantes :
Le lien étroit entre le Tai Chi Chuan et le Taoïsme explique,
pour une grande part, cette différenciation entre le courant exotérique et ésotérique.